Bonjour. Quelques photos d'une randonnée de dimanche dernier. Maintenant qu'on habite près du pays de l'ours, ça serait dommage de s'en priver. Petite randonnée donc, sur la journée, avec 700 mètres de dénivelé positif pour prendre l'air dans la plus belle forêt que je connaisse.

Je m'y attarderai plus longtemps sur un autre article, mais cette forêt est une vieille forêt pyrénéenne. C'est à dire une forêt qui était présente sur les cartes de Cassini, au XVIIIème siècle, sur les cartes d'Etat major de Napoléon et qui est toujours là aujourd'hui, et dans laquelle on retrouve de très vieux arbres ainsi qu'une faune, une flore et des champignons caractéristiques. Sur la photo ci-dessus, on peut voir Lobaria pulmonaria, un lichen qui pousse très très lentement. Il lui faut quatre mois pour s’ancrer sur le tronc d’un arbre et le rendre résistant au lessivage dû aux pluies. A deux ans et demi le thalle atteint la taille d’un millimètre carré. Au bout de quatre ans les premières soralies lui permettront une multiplication végétative. Ce sont des petits morceaux de thalles qui partiront avec le vent et permettront à un nouveau lichen de se déveolpper. Mais il devra attendre l’âge de vingt ans pour qu’apparaissent les premières apothécies lui permettant alors la reproduction sexuée. Un thalle pourrait atteindre l’age canonique de 200 ans.

Alors évidemment, à chaque fois que nous allons là-bas, nous révons de voir un ours, ou de revoir un grand tétras, mais l'un comme l'autre ne se montrent pas facilement. Toujours pas d'ours cette fois-ci, juste quelques poils accrochés aux arbres, et pour le grand tétras nous ne sommes pas montés assez haut, avec la neige mieux vaut ne pas les déranger.

Pas d'ours, mais cet arbre bizarre, couvert de traces de griffures... que j'attribuerais plutôt à un cervidé, même si ils ont les bois en velours en ce moment... ou encore à un isard...

Quelques observations d'animaux cependant, tout d'abord un cerf et cette biche - Cervus elaphus

Puis 3 autres biches observées à 3 reprises, comme celles là. Autant vous dire tout de suite que lorsqu'elles sont totalement immobiles comme ça, ce n'est pas évident de les repérer. L'ours nous a peut-être déjà regardé passer, immobile, et si on finissait par le trouver, la photo ressemblerait surement à une de ces deux là (avec beaucoup de chance).

Au loin les paysages fraichement enneigés sont fascinants !

En redescendant nous observons quelques lichens dont j'ignore malheureusement le nom

et toujours ces paysages de vieilles forêts, même si en redescendant on voit bien que certains espaces ont été anthropisés il y a très longtemps...

à bientôt

Triton marbré - Triturus marmoratus

Petite balade autour de la mare, à Saint Médard, dans le Gers. Tranquillement, je m'approche du bord de l'eau, pour essayer de voir un peu de vie. C'est une mare que je connais bien, on y trouve de tout, alytes accoucheurs, crapauds communs (ou épineux, on ne sait plus trop où on en est dans la classification), grenouille agile, grenouille verte sp, rainette méridionale, triton palmé et triton marbré.

Habituellement, on observe tout ce petit monde la nuit, avec un bonne lampe torche. Là il est 14h30, je pensais qu'il y avait peu de chances de voir quelque chose. Pourtant, j'aperçois rapidement quelques tritons palmés - Lissotriton helveticus.

Certains sont juste posés sur une brindille, sous l'eau, comme sur la photo ci-dessus. D'autres tournent autour de certaines herbes et pondent dessus. D'autres paradent, ne font pas attention à mon regard.

En faisant le tour de la mare, j'arrive même à observer deux tritons marbrés, au fond de l'eau, un mâle et une femelle. Je décide alors d'aller chercher mon appareil photo. Quand je reviens, je retrouve les deux individus que j'avais laissé, au même endroit. Un peu plus loin, j'en trouve rapidement beaucoup d'autres, à croire qu'ils sont tous dans le même secteur.Ils sont entassés les uns au dessus des autres, comme sur les photos ci-dessus et ci-dessous. La qualité n'est pas au rendez vous évidemment, ils sont au fond de l'eau, il y a quelques vaguelettes avec le vent, l'eau est trouble... mais j'arrive à compter 17 femelles et 5 mâles.

Différencier le mâle de la femelle, comme ça, sans les avoir en main, ça peut paraître compliqué, mais en réalité c'est tout simple. Sur la photo ci-dessus on voit bien la différence. Les tritons ne vont dans l'eau que pendant la période de reproduction, le reste du temps, ils sont sur la terre ferme. Pour s'adapter à la vie dans l'eau, leur corps évolue un peu. La femelle garde la ligne orangée qu'on observe chez tous les individus en phase terrestre. Le mâle en revanche développe une crête, un peu comme un dragon. Sur cette photo on voit bien la crête du mâle (en position horizontale) ainsi que la ligne orangée de la femelle.

Au milieu de la mare, en plus des 22 tritons qui sont au bord, là où l'eau est plus trouble et qu'on ne voit pas le fond, il y a un ballet incessant de tritons qui remontent à la surface pour respirer, étrangement ce sont plus des mâles alors qu'il y a plus de femelles au bord de l'eau, peut-être juste une impression puisque ceux-ci ne font que passer. Ils s'élancent à la verticale, soufflent une bulle d'air en remontant comme le ferait un apnéiste, puis prennent une grande respiration en sortant la tête de l'eau avant d'effectuer un rapide demi-tour et replonger aussi vite qu'ils sont arrivés. Difficile dans ces circonstances de faire de la photo, mais après 3 heures de spectacle, j'arrive enfin à réaliser quelques photos comme celui sur la première photo de cet article ou celui ci-dessous, un mâle en plus :) .

Comme les autres, il repartira aussi vite qu'il est arrivé...

Un dernier petit mâle pour la route.

à bientôt